La négligence mondiale, la décadence climatique. L’enjeu contemporain

La négligence mondiale, la décadence climatique. L’enjeu contemporainTemps de lecture estimé : 6 min

Tandis que certains observent le changement climatique comme l’œuvre qui participera à l’émergence de nouvelles ressources, de nouvelles terres, ce qui favorisera l’économie mondiale quant à l’exploitation, ainsi que la pluralité d’offres touristiques ; ce phénomène est aussi et surtout la destruction de l’environnement terrestre, animalier et humain qui s’annonce.

Les pseudos « bénéfices » économiques du réchauffement climatique

La fonte des glaces et du permafrost (ou pergélisol) devrait ouvrir l’accès à de nouvelles terres arables, de nouvelles ressources minières et énergétiques et de nouvelles voies maritimes.

« Vive le réchauffement », a-t-on aussitôt entendu dans les rangs des climatosceptiques et encore dernièrement par la voix de Philippe Verdier, le chef du service météo de France Télévision.

2014 fut une année dont l’hiver extrêmement doux permit une économie de 11% sur la facture de chauffage des français.  Les étés seront plus longs et plus chauds, l’industrie touristique non seulement française mais aussi mondiale y a tout à gagner. Néanmoins si l’annonciation des hausses de températures s’avère juste, ces économies se solderont dans l’investissement de climatisations devenues nécessaires. Les « bénéfices » seront ainsi réduits à l’état de nouvelles dépenses pour de nouveaux matériels faisant face à ces hausses de chaleur.

Quant à la Russie, « Elle bénéficie d’un avantage. Mais celui-ci ne vaut que jusqu’à un certain niveau de réchauffement, 1 degré, voire 2 au plus. Or, il semble que l’on s’oriente plutôt vers 4 ou 5 degrés de plus », explique Stefan Aykut, chercheur au CNRS.

L’incontestable impact sur la société mondiale

              Selon la Banque alimentaire et l’ONU : plus de 100 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté et près de 600 millions pourraient souffrir de malnutrition d’ici 2080.

La sécurité des territoires et les infrastructures devraient, elles aussi, être affectées. Ces dernières pourraient en effet mal supporter les inondations et autres catastrophes (incendies, etc.) annoncées. Un réchauffement de 2 à 3 °C suffirait ainsi à augmenter de 5 % le nombre d’habitants exposés au paludisme. Et d’ici 2080, l’Organisation Mondiale de la Santé estime que deux milliards de personnes supplémentaires pourraient être exposées au risque de transmission de la dengue. Le taux de maladies diarrhéiques – résultant d’une contamination de l’eau -, quant à lui, pourrait croître de 10 % dans les 15 prochaines années.

Les conséquences de ces bouleversements devraient donc se traduire par la multiplication du nombre des réfugiés climatiques et par l’augmentation de l’instabilité géopolitique. D’ores et déjà les habitants de l’atoll de Bikini, dans le Pacifique, ont demandé l’asile aux États-Unis. Et l’Internally Displacement Monitoring Centre a décompté quelque 83,5 millions de réfugiés climatiques entre 2011 et 2014 alors que l’ONU prévoit qu’ils seront 250 millions d’ici 2050.

Enfin, dès 2007, l’économiste Nicolas Stern a évalué le coût économique induit par un réchauffement global de la planète entre 1 % et 10 % du PIB mondial en 2100, soit 5.500 milliards d’euros.

Des effets diverses, respectifs des zones géographiques

Rappelons que le réchauffement climatique est ce qui provoque la fonte des glaces, et de fait l’augmentation du niveau des eaux. Entre 1980 et 2011, les inondations ont touché plus de 5,5 millions de personnes et provoqué des pertes économiques directes s’élevant à plus de 90 milliards d’euros. Et cela, sans compter les séismes et autres catastrophes naturelles provoquées par l’érosion des sols, notamment.

Suivant les différents modèles climatiques, les effets du réchauffement seront très divers et géographiquement inégaux. Mais le réchauffement climatique global de la planète par l’accroissement de l’effet de serre devrait modifier les grands mécanismes climatiques comme les niveaux moyens de températures, les circulations océanique et atmosphérique ou encore le cycle de l’eau.

Cette fonte des glaces entraînera aussi l’élévation du niveau des océans, ce qui inondera les zones de très faibles altitudes et modifiera la géographie côtière. Ainsi ces 50 dernières années, le niveau des océans s’est élevé de quelque 10 centimètres. Et la Nasa estime que dans les 100 à 200 ans à venir, il montera encore d’au moins un mètre. Le CNRS, de son côté, prévoit qu’entre 10 et 20.000 îles pourraient être rayées de la carte.

De ce fait, le déplacement des aires de répartition des organismes et des maladies, ainsi que des grandes zones agricoles, entraînerait des disparitions d’espèces et d’écosystèmes accompagnées d’une transformation des paysages.

La conjugaison de ces changements provoque l’élévation du niveau des océans, qui entraîne des inondations et l’érosion des zones côtières ou de basse altitude.

Par ailleurs, nombreux sont les scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ayant tenté de prévoir les évolutions du changement climatique face à l’utilisation en pourcentage des ressources.

Le volume 2 du rapport 2014 du GIEC fournit des éléments de prévisions sur les conséquences en cours et à venir des changements climatiques.

Des objectifs et des solutions toutefois fixées

              Nombreux sont les scientifiques ayant établis des solutions pour faire face aux changements du climat. Ce sont des solutions qui passent notamment par l’éducation de la jeunesse. Mais il s’agit aussi de plan de financement de projet de lutte, lesquels auraient un coût suffisamment surmontable face grâce aux plans économiques établis comme en dispose le Parisien dans son article 80 solutions scientifiques pour inverser le réchauffement climatique. D’autre part, il est aussi de notre responsabilité de réagir quant à notre alimentation, dans le but d’éviter non-seulement la consommation issue de l’agriculture intensive, mais aussi de l’élevage intensif.

Ce qui demande de favoriser la vente des produits locaux notamment.

Le GIEC a lui aussi établi de nombreuses solutions quant à ces problèmes, c’est ce sur quoi s’exprime un article de FranceCulture : Les solutions avancées par le GIEC.

Néanmoins, la Cop21 ayant donné des résultats optimistes nés de l’accord des pays présents, seul le tiers de ce qui était originellement établi est respecté à l’heure actuelle. C’est pourquoi le doute s’installe quant à l’application des initiatives prises à la Cop24 qui débutera le 3 décembre prochain, et se terminera le 18. Il s’agit de la Conférence de Katowice de 2018 sur les changements climatiques.

Mathéo Gilbert