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Vigipirate : kézaco ?

Suite aux terribles attentats de Janvier 2015, le plan Vigipirate est relancé.
Créé en 1978 suite à un attentat à l’aéroport d’Orly et une prise d’otage à l’ambassade d’Irak (effectuée par des militants pro-palestiniens en représailles de l’intervention de parachutistes français au Liban).
En 2003, dans le cadre de la guerre d’Irak, le plan est renforcé avec la mise en place d’un système de couleurs, définissant le danger, qui restera en vigueur jusqu’en 2014.
Depuis le 1er décembre 2016, le plan Vigipirate a été drastiquement renforcé en passant à un système à trois niveaux. Il est ainsi plus efficace face à la menace terroriste. En raison du grand risque d’attentat, il est probable que le plan Vigipirate dure encore quelques années. Décryptage.

Les niveaux actuels de Vigipirate ont été mis en place pour répondre à la menace  continue représentée actuellement par l’Etat Islamique. Tous les niveaux comprennent une vigilance et une protection de la population par des militaires; sous le nom d’Opération Sentinelle, unité qui compte aujourd’hui près de 7000 soldats actifs et pouvant aller jusqu’à 10 000 en cas de renforcement du plan.

Plusieurs niveaux d’alerte

Le premier niveau du plan est le niveau “vigilance” en vigueur sur tout le territoire. Il correspond à une surveillance permanente, sans limite dans le temps. En cas de menace élevée d’attentats terroristes, le plan peut-être renforcé et passe alors en “risque attentat” avec le renforcement des moyens déployés et l’addition de mesures telles que les fouilles et le renforcement des patrouilles. Ce plan est également intemporel et peut-être prolongé aussi longtemps que nécessaire, mais peut cependant n’être déployé que sur certaines zones (villes, départements, …) ou bâtiments spécifiques (écoles, églises, bâtiments de la fonction publique).
La dernière échelle du plan, “l’urgence attentat”, est exceptionnelle et n’est déclenchée qu’en cas de menace imminente et certifiée, ou en cas d’attaques terroristes (pour éviter tout sur-attentat). Ce dernier niveau comporte de nombreuses mesures contraignantes, telles que l’interdiction de tout rassemblement scolaire, la raréfaction des transports en communs, l’interdiction des manifestations ou encore la fermeture de certaines voies exposée. Ce dernier plan se déroule dans un court laps de temps au niveau régional ou national. Il est utile car il permet de mobiliser rapidement et efficacement tous les moyens à disposition, et ainsi prendre toute les mesures nécessaires à la protection de la population avec un maximum d’efficacité. Il permet aussi la diffusion d’informations et de conseils comportementaux sur les chaînes nationales et dans les écoles.

Un rôle multiple

Le rôle de Vigipirate est multiple. Si sa tâche principale est bien de protéger les citoyens contre une attaque terroriste, il a également pour objectif de sélectionner les zones et les événements à risque afin d’être en mesure d’y déployer un dispositif adapté (donc plus efficace) en fonction du niveau de l’alerte et l’importance de celle-ci. Un trop grand ou trop petit nombre de forces déployées peut nuire à l’efficacité de l’opération. Le dispositif vigipirate est constitué des forces de l’Opération Sentinelle, des groupes d’intervention de la police comme le RAID et de la gendarmerie comme le GIGN. Les secours sont également massivement mobilisés. Ces organisations sont formées afin d’être prêtes à tout moment et de se déployer rapidement. Le plan comporte également la surveillance d’individus par le biais d’agents de sécurité et d’un dispositif de vidéosurveillance.
Il organise des patrouilles, partie visible de l’opération, servant notamment de moyen de dissuasion. Mais aussi la mise en place de conseils pour montrer à la population comment réagir lors d’un attentat. Cela passe par la mise en place d’exercices de confinements dans les établissements et/ou par l’affichage dans un grand nombre de lieux publics de panneaux résumant comment réagir face à une attaque terroriste :

 


Le plan Vigipirate met également en place des campagnes de prévention pour les écoles jugée très sensibles et qui sont fortement protégées lorsque le plan est élevé à son niveau maximum. Aujourd’hui, le plan Vigipirate est en risque attentat. Pour les élections et afin de protéger les 67 000 bureaux de vote, le plan a été renforcé par 50 000 policiers et gendarmes. Face à la menace terroriste, la question de la sécurité a été au cœur des débats à tel point que certains se posent la question du maintien du ministre de la défense Jean-Yves Le Drian même en cas de changement de gouvernements afin d’éviter un moment de flottement qui serait dangereux dans le contexte où nous vivons.

L’Etat d’urgence

Face à la menace terroriste, le conseil des ministres a voté au soir de l’attentat de Paris du 13 novembre 2015 l’état d’urgence ; c’est un moyen supplémentaire de lutte contre le terrorisme, à travers l’autorisation de perquisitions sans mandat de jour comme de nuit, l’interdiction de rassemblements jugés trop risqués, des assignations à résidence et la fermeture de certains lieux publics. Il était à l’origine censé durer trois mois mais face à l’ampleur de la menace, il est aujourd’hui toujours d’actualité.
Mais ce plan ne fait pas que des heureux : il est, par exemple, vivement critiqué par Amnesty International. En effet, l’ONG  considère l’État d’urgence comme une “violation de la vie privée” qui, toujours selon elle, “empêcherait les gens d’avoir une vie normale et une vie privée”.
Le sort de l’État d’urgence divise également les finalistes de l’élection présidentielle : Marine Le Pen souhaite sa prolongation, Emmanuel Macron veut y mettre fin et développer le renforcement du renseignement territorial en substitut.