Phantom Thread, le film de l’adieu

La fameuse tournée de l’adieu, ou encore l’annonce de sa retraite pour susciter l’intérêt du public afin de mieux revenir quelques années plus tard. Une idée très ancienne du show-business. C’est Frank Sinatra qui l’avait inaugurée en 1971: «Je suis fatigué, j’ai envie de me la couler douce et de faire des progrès au golf». Avant de déclarer deux ans plus tard: «Je ne suis pas si doué que ça au golf, en fait. Mon handicap plafonne à 17, c’est intolérable. Autant chanter !» Ce mois-ci, à l’occasion de la sortie en DVD du film Phantom Thread réalisé par l’inclassable Paul-Thomas Anderson, l’occasion vous est donnée de voir la dernière performance de ce qui est peut-être le plus grand acteur de l’histoire du cinéma. Son nom; Daniel Day-Lewis. Ses réalisateurs: Martin Scorsese, Steven Spielberg, Michael Mann. Sa méthode; se dévouer à ses personnages comme peut-être jamais aucun acteur ne l’avait fait avant lui. Sa particularité; avoir tourné seulement sept films en vingt ans. Son record; avoir remporté trois fois l’Oscar du meilleur acteur. S’il n’a pas la notoriété d’un Leonardo Dicaprio ou d’un Brad Pitt, son influence sur ses pairs et sur son métier dépasse ce que vous pouvez imaginer. Alors qui est-il vraiment ? Phantom Thread entrera-t-il dans l’histoire comme son dernier film et surtout est-il vraiment le meilleur de tous ? Décryptages.

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Clap de fin pour Robert Redford

81 ans, 61 de carrière, des dizaines de films, un Oscar et une phrase pour en finir avec une véritable légende du septième art: «Il ne faut jamais dire jamais, mais je suis arrivé à la conclusion que jouer la comédie, c’est fini pour moi.» a dit l’acteur au magazine Entertainement Weekly à l’occasion de la sortie de «The Old man and the Gun» de David Lowery. Il y tiendra le rôle de Forrest Tucker, un braqueur évadé dix-huit fois de prison mais qui à soixante-dix-huit ans peine à renoncer à sa passion. Un personnage au crépuscule de sa carrière, et donc peu éloigné du véritable Robert Redford qui a décidé d’en finir avec ce métier avec lequel il a toujours eu un rapport compliqué. L’occasion pour nous de revenir sur une édifiante carrière, celle du sex-symbol de toute une génération, le grand Redford.

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Mai 68 sur grand écran

Mai 68

Entre Le Soldat Ryan, La Liste de Schindler, Le Pianiste, La Rafle, Lettres d’Iwo Jima ou encore Pearl Harbor, on peut pour le moins dire que nous avons été servis niveau Seconde Guerre Mondiale durant ces dernières années. La guerre du Vietnam aussi a pas mal inspiré. Elle nous a donné Voyage au bout de l’enfer, entré dans la légende comme l’un des plus beaux films des années 70. Elle a aussi permis au maestro Francis Ford Coppola d’obtenir sa deuxième palme d’or cannoise avec Apocalypse Now. Mais qu’en est-il de Mai 68 ? Ces jeunes, ce vent de liberté, ces manifestations, ces CRS, ces pavés qui en trois semaines ont réussi à bouleverser l’équilibre de la société française. Plusieurs fois évoqué sur grand et petit écran, aucune œuvre du 7ème art ne nous vient véritablement à l’esprit concernant ce «joli mois de mai» qui s’apprête à fêter son cinquantième anniversaire. La faute à qui ? La faute à quoi ? Décryptages.

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Vol au-dessus d’un nid de coucous, l’ode à l’altérité bouleversante du défunt Miloš Forman

Aucun homme normal n’y résisterait. On m’a mis en taule, et d’une, et maintenant, on dit que je suis fou, parce que je ne suis pas de bois !

Ces paroles, celles du héros du film Vol au-dessus d’un nid de coucous, Randall Mc Murphy, réalisé par Miloš Forman, reflètent à la perfection le talent et le courage de ce dernier. S’étant éteint le 14 avril dernier, Miloš Forman, l’un des plus grands cinéastes du vingtième siècle, laisse derrière lui de nombreux chefs d’œuvre. Parmi eux, le plus représentation de sa force d’âme demeure Vol au-dessus d’un nid de coucous, détenteur de cinq Oscars et classé au seizième rang des 250 plus grands films de l’histoire du cinéma.

Une plongée au cœur de la pensée humaine et des rapports de société

Le film de Miloš Forman, réalisé en 1975, demeure un succès qui s’inscrit aussi bien dans le domaine de la psychologie que dans celui du cinéma engagé. Sur le plan psychologique, le cinéaste tchèque nous livre une tendre leçon sur la barrière manichéenne qui séparerait la folie de la normalité, permettant de marginaliser quiconque échapperait à l’ordre établi. Ainsi, on trouve dans certains patients davantage de douceur et d’altruisme que chez la terrifiante infirmière en chef, Miss Ratched, qui joue sur le malaise intérieur de ces êtres incompris. Celle-ci est bien la seule de cet hôpital psychiatrique à se rendre compte de sa position de supériorité et à profiter de celle-ci avec les abus atroces que le film nous révèle.

McMurphy, incarnation de la résistance

Mais Randall McMurphy, ancien vétéran de la guerre de Corée, accusé d’insubordination, est condamné à intégrer cet asile de fous afin d’échapper à la prison. Son arrivée va changer la donne, révélant par la pertinence de ses interventions, le potentiel de chacun de ces « aliénés ». 

Il sera sujet à la tyrannie de Miss Ratched et subira ses sévices qui s’avéreront de plus en plus douloureux, tentant de contrer la désobéissance de cet interné, non pas déséquilibré, mais qui déséquilibre, le petit empire que s’était créé l’infirmière en chef. Etant le seul à constater le pouvoir que cette dernière s’est arrogée par abus de faiblesse, McMurphy n’hésitera pas à lutter contre cette situation cauchemardesque à coup de provocations devant l’ensemble de ses camarades :

 

C’est ça pour vous la communication ? C’est ça ? Oui, c’est ça ? 

Une œuvre qui s’élève contre l’autoritarisme

Miloš Forman, réalisateur tchèque, réussit à travers son chef d’œuvre, à retranscrire l’horreur de l’autoritarisme qui sévit sur les républiques socialistes de l’URSS telles que la Tchécoslovaquie. Celui-ci, ayant été découvert par Kirk Douglas en 1966 à Prague, a reçu de celui-ci lors de sa tournée européenne le livre qui lui inspirera ce film. Ce drame dépeint en arrière-plan l’oppression et l’injustice subies par les populations tchèque et slovaque et fait écho, par la rébellion de McMurphy, à l’immolation de l’étudiant Jan Palach en 1969 qui marqua le printemps de Prague.

Malgré la retranscription de ce sacrifice, le film constitue un message d’espoir par les réussites du courageux Mc Murphy qui amena la parole au chef sioux muet, organisa un match de foot et amena un peu d’allégresse dans un lieu où celui-ci semble avoir été prohibé. L’apparente nonchalance du héros dissimule avec brio la clairvoyance et l’engagement, propres au film, telle que la cynique formule, faussement encourageante :

  Allez, soyez de bons Américains ! 

La main de fer de Miss Ratched aura raison physiquement de ce contestataire et charismatique personnage mais pas psychologiquement, puisque jamais, celui-ci ne cédera à ses valeurs d’émancipation et d’attachement à la liberté.

Forman signe ici, un film qui nous questionne sur nos capacités propres de résistance face à la volonté de faire perdurer nos idéaux mais nous questionne également sur la légitimité de ceux auxquels profite la délégation du pouvoir, qui par leur apparente volonté protectrice, acquièrent par ce transfert partiel de liberté, un pouvoir plus ou moins conséquent.

Cinéma – Qu’attendons-nous dans les salles en 2018 ?

Qu’aller voir cette année ?

 

Les films tels que Get Out de Jordan Peele, Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve ou encore Star Wars VIII de Rian Johnson ont gagné un énorme succès auprès du public en 2017, et c’est maintenant au tour des prochains films de surprendre et d’impressionner encore plus que d’habitude le grand public en cette nouvelle année qu’est 2018.

Le début de cette année s’annonce prometteur : thriller, drame, biopic, action, comédie… les films sont – et restent – divers et variés.  Et l’année 2018, débute, dès janvier, par un film historique de Joe Wright, Les Heures Sombres, qui retrace la vie de l’ancien ministre anglais Winston Churchill pendant la Seconde Guerre Mondiale. D’autres films historiques seront offerts aux spectateurs comme Pentagon Papers de Steven Spielberg où on retrouve Tom Hanks qui a déjà travaillé aux côtés du réalisateur à de nombreuses reprises comme dans Arrête-moi si tu peux (2002).

 

A gauche – Affiche du film Pentagon Papers qui sortira le 24 janvier 2018
A droite – Affiche du film Les Heures Sombres qui sortira le 4 janvier 2018

 

Mais ce que les spectateurs trouveront dans les salles, ce seront les films biographiques et les drames où les grands acteurs feront leurs apparitions sur le grand écran. Dans The Disaster Artist, le réalisateur et l’acteur principal, James Franco, est dans la peau de Tommy Wiseau, réalisateur du film The Room (2003) et raconte la création de ce film. Pour la première fois dans le cinéma, un film sur le premier homme qui a marché sur la lune, Neil Armstrong, sera dans les salles le 17 octobre 2018, First Man, réalisé par Damien Chazelle, réalisateur du film La La Land (2016). Et le film qui est le plus attendu en ce moment est Le Grand Jeu de Aaron Sorkin qui s’appuie aussi sur une histoire vraie dont celle de Molly Bloom jouée par Jessica Chastain. Le film est sorti le 2 janvier 2018.

Enfin, pour celles et ceux qui aiment à la fois l’action et la comédie, la célèbre trilogie Ocean de Steven Soderbergh continue avec Ocean’s Eight un spin-off de Gary Ross où l’on retrouve Sandra Bullock dans le rôle de la soeur de Danny Ocean, un  « gentleman-braqueur » joué par George Clooney. Mais le film ne sortira qu’en juin 2018, ce qui laisse le temps de regarder Black Panther de Ryan Coogler, Downsizing d’Alexander Payne ou alors Tomb Raider de Roar Uthaug d’ici là !