George Lilanga ou le « Picasso de l’Afrique »

Un artiste tanzanien à l’envergure internationale

George Lilanga est un artiste tanzanien, né en 1934 et décédé en 2005. Son œuvre se décline sous différentes formes et ce, à travers le temps. Par la sculpture, comme par la peinture et le dessin, il met en scène de petites figurines légendaires dans un univers aux couleurs vives et aux danses transcendantales. S’inspirant de la mythologie Makondé, l’artiste nous emmène dans ses univers d’où émanent la fureur et la joie de vivre, incarnées en des personnages d’une fantaisie absolue.  Initié à la sculpture et à la peinture durant son adolescence, son attachement à ses traditions se manifeste par une créativité novatrice où l’exubérance fait émerger un monde coloré dont la puissance trouve sa profondeur dans la cosmogonie de ses origines et dans le quotidien tanzanien.

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Afrique : le tabac fait-il un tabac ?

La 17ème conférence mondiale « Tabac ou santé » s’est déroulée du 7 au 9 mars 2018 au Cap, en Afrique du Sud. En nommant la conférence « Tabac ou santé », les 3000 experts et responsables politiques ont voulu insister sur le danger sanitaire que représente le « produit de consommation courante le plus mortel jamais fabriqué ». Le continent africain, en plein développement économique et démographique, doit en effet faire face à une industrie du tabac prête à tout pour accroître ses parts de marché chez les populations les plus vulnérables.

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Drame humanitaire en Corne de l’Afrique : comment en est-on arrivé là ?

La crise humanitaire qui sévit actuellement dans la corne de l’Afrique est “la plus importante depuis la fin de la seconde guerre mondiale” selon l’ONU.

20 millions de personnes sont concernées, provenant de quatre pays : Nigéria, Somalie, Soudan du Sud et Yémen. Parmi elles, 1,4 millions d’enfants risquent de mourir de faim, tandis que 5 millions d’entre eux pourraient voir dans les prochains mois leurs études perturbées. De plus, la situation s’empire encore de jour en jour. Sur les 4,4 milliards de dollars de financements d’urgence pour faire face à ces situations critiques réclamés par l’ONU d’ici juillet (aux entreprises, particuliers et États), seul 21% ont été à ce jour apportés. La situation de famine a été déclarée dans ces quatre régions. Il s’agit de la phase maximale (phase 5) de l’échelle du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC)*, prenant en compte la sévérité et la magnitude de l’insécurité alimentaire.

Une multitude de facteurs est à l’origine de ce désastre : sécheresse, manque de fonds et conflits à l’origine du déplacement massif de population. Néanmoins, les conflits constituent la cause prépondérante. Pour Peter Hailey, expert des crises alimentaires et directeur d’un think tank à Nairobi, il s’agit même d’une famine “d’origine 100% humaine”, puisque ce sont les autorités politiques qui rendent difficile l’accès aux ressources alimentaires. Si les conséquences de la crise humanitaire sont identiques dans les différentes zones, ses causes sont spécifiques à chaque pays :

Yémen :

Le conflit opposant rebelles Houthis aux forces loyales au Président Abd Rabbo Mansour Hadi (soutenu par une coalition de pays musulmans dirigés par l’Arabie Saoudite) prive la population des ressources alimentaires. De plus, les belligérants refusent parfois la distribution d’aides.

Nigéria :

Le groupe djihadiste Boko Haram sévit dans la région du lac Tchad, ses exactions auprès de la population entraînant des millions de déplacés. Contrairement aux autres pays, la nourriture est présente mais les déplacés n’ont pas les moyens de l’acheter.

Somalie :

La Somalie fait partie des zones les plus vulnérables sur le plan alimentaire. En 2017, le phénomène climatique El Niño a affecté les cultures de manière dramatique. L’État de catastrophe nationale a été déclaré fin février par le gouvernement somalien. Comme au Yémen, l’organisation djihadiste Al-Shebab présente au Sud refuse régulièrement l’accès aux humanitaires.

Soudan du Sud :

Au Soudan du Sud, 100 000 personnes sont confrontées à la famine, tandis que 1 million d’autres en sont au bord. La sécheresse est particulièrement sévère et des difficultés  d’accès dans certains endroits compliquent la tâche des humanitaires. Plus cynique encore, le gouvernement sud-soudanais a choisi de multiplier par 100 le prix des visas de travail pour les humanitaires : il coûte désormais entre 1000 et 10 000 dollars (930 et 9300 dollars).

En 2011, un scénario similaire s’était déroulé : 260 000 personnes étaient mortes de faim dans la région de la corne de l’Afrique.
L’état de famine avait été déclaré trop tard, après la mort de 13 000 personnes.

En 2017, cette fois-ci, l’alerte a été donnée plus tôt, ce qui n’empêche pas le drame de recommencer.

Pour autant, à l’instar de Jérôme Jarre, un internaute aux 8,6 millions d’abonnés, des voix s’élèvent pour protester contre cette crise humanitaire d’une ampleur sans précédent. Le jeune homme de 26 ans a ainsi profité de sa notoriété pour lever des fonds au service de l’Afrique de l’Est : grâce à lui, 1,6 million d’euros ont été récoltés et distribués à ceux qui en ont besoin.


Sources / Pour en savoir plus :

Famine en Afrique: l’ONU alerte sur le risque d’un nombre de morts «massif» – RFI

Famine en Afrique : “Les conflits sont la première cause” – LCI

Famine et insécurité alimentaire en Afrique, la crise sur une carte – rts.ch – Monde

Afrique: L’ONU met en garde contre une mortalité très élevée due à la famine 11:27 – 12/04/17

Crise alimentaire : Soudan du Sud, Somalie, Nigeria et Yémen au bord du gouffre – Libération

La Centrafrique s’enfonce dans la crise humanitaire – Afrique Centrale

L’Afrique est le théâtre de la pire crise humanitaire depuis 1945, selon l’ONU | ICI.Radio-Canada.ca

L’appel de 25 maires contre la crise humanitaire en Afrique – La Voix du Nord

1,4 million d’enfants risquent de mourir de la famine dans quatre pays – Europe 1 


*IPC : http://www.ipcinfo.org/home/fr/